Germaine LABROSSE


GERMAINE LABROSSE
Germaine a quitté notre monde le 7 septembre. Elle avait 89 ans.
Lundi 11 septembre, au cimetière de Villevêque, nous n’étions qu’une toute petite poignée de
membres du 3ᵉŒil-Angers, d’anciens adhérents et d’autres cinéastes de la 4ᵉ région, venus apporter
notre soutien à sa famille et rendre un dernier hommage à notre amie Germaine.
En cette circonstance, notre club avait fait confectionner un bouquet de roses déposé près du
cercueil.
J’ai assuré les enfants et petits-enfants de Germaine du soutien, par la pensée, de tous ceux qui
n’avaient pas pu être présents et, au cours de la cérémonie, à la demande de Jean-Claude Michineau,
j’ai prononcé ces quelques mots :
”Jean-Claude, notre président national regrette de ne pas être avec nous aujourd’hui. Il m’a chargé
de lire le texte qu’il a rédigé en hommage à notre amie Germaine.
Voici ce qu’il a écrit :

« Lussac-Saint-Émilion, Rocamadour, Cabestany, Collioure, Arcachon et, bien-sûr, la Roche-Foulques
: autant de noms parmi bien d’autres, en forme de grands souvenirs d’amitié et de bonne humeur. «
C’est ça le cinéma » avait pour coutume de dire Pierre devant un verre de rouge ou en ouvrant les
huitres. Alors que Germaine cramponnait le couvercle récalcitrant d’une terrine qu’elle savait
dénicher à la supérette voisine. C’était ça, effectivement, le cinéma chez les Labrosse où une
bouteille était toujours au frais pour les amis de passage retenus volontiers pour dîner. On y
parlait des copains, des succès et des désillusions dans notre petit monde du cinéma, de la vie et
de ses turpitudes.

Mais Germaine sans Pierre, ce n’était guère concevable tant le couple était complice et fusionnel.
Elle l’avait d’ailleurs rejoint lorsque, diminué par la maladie, il avait dû s’installer à la
maison de retraite. Elle le disait, le clamait : Germaine sans Pierre, ce n’était pas possible, pas
supportable, pas concevable. Alors elle s’est laisser emporter par le flot d’une vie qui se tarit
pour le rejoindre dans la nuit des temps, au royaume où l’on vit dans le souvenir des autres.

« On en a tellement fait », répétait-elle inlassablement en évoquant ces années d’organisations de
concours ou de fêtes qui a régi toute cette vie de cinéma, au rythme des rencontres et des
concours. C’est vrai, elle en avait tellement fait, Germaine. Avec amour, avec application, avec
opiniâtreté. Sans demander ni honneur ni récompense. Sans se placer sur le devant de la scène, sans
recherche de compliments. Elle en avait tellement fait pour que tout soit parfait, tout soit
irréprochable.
Elle en a tellement fait. Mais pas sans Pierre. Plus sans Pierre, quand le temps lui a paru trop
lourd pour être supporté plus avant.
Parmi tous ceux qui l’ont connu, personne n’oubliera Germaine et ses avis tranchés à la serpe, son
grand cœur et sa mémoire infaillible.
Dans l’ombre, elle fut un des piliers de notre fédération de cinéma.

Comme elle le souhaitait, elle est partie rejoindre Pierre pour un autre monde peuplé de petits
bonshommes facétieux, de portes qui grincent, et de maisons construites en bois de poésie.

Adieu Germaine, ceux qui t’ont aimée sont tristes. Mais ils comprennent que l’absence n’est parfois
pas pire que la solitude. »

Personnellement, je sais qu’il n’y a rien à ajouter à ce beau texte de Jean-Claude, sauf, et j’y
tiens, pour évoquer le souvenir des rencontres nationales auxquelles nous participions, ensemble,
tous les ans : Nîmes, Annecy… et – surtout – Mulhouse, et, tout particulièrement, la merveilleuse
soirée de gala, gravée dans nos mémoires, à l’écomusée d’Alsace.

Au revoir Germaine ! Le monde du cinéma est, aujourd’hui, en deuil !
Merci pour tout ce que tu as fait. Nous garderons de toi un souvenir ému, à la lumière de tous ces
bons moments passés en ta compagnie.

La plus belle chose que tu puisses laisser, c’est un sourire sur le visage de ceux qui penseront à
toi.”
(Yves Perdriau)

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